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Dauphins Libres


Le dauphin est certainement le cétacé le plus connu et le plus apprécié du grand public. Mais que sait-on vraiment de ce mammifère marin de la famille des Delphinidés ?

À partir des nombreuses recherches réalisées sur le grand dauphin, ce document propose de faire le point sur les connaissances actuelles sur ce mammifère marin qui, de par sa convergence évolutive vers de très hauts degrés d’intelligence et d’encéphalisation, n’est pas sans évoquer les grands singes hominidés (chimpanzés, bonobos, gorilles, orang-outans et humains  ainsi que les pachydermes.
A l’instar des individus issus de ces deux autres familles d’espèces, le dauphin vit cruellement la captivité qui le prive non seulement de sa liberté de mouvement, mais aussi de sa vie sociale et affective, de sa culture et de sa DIGNITE!

Dauphins : vie quotidienne

Les dauphins appartiennent à l’ordre des Delphinidés qui comprend également les orques et les globicéphales. On compte 32 espèces de delphinidés parmi lesquelles le grand dauphin (Tursiops truncatus), dénommé aussi dauphin à nez en bouteille ou dauphin souffleur. Les delphinidés sont majoritairement marins même si certains individus peuvent parfois se hasarder dans les eaux saumâtres des estuaires. Il existe également des dauphins d’eau douce (famille des Platanistidés) comme le boto de l’Amazone, le dauphin du Gange ou le dauphin du Yangzi Jiang ou baji, désormais éteint. Le grand dauphin est étudié depuis de très nombreuses années en milieu sauvage et plusieurs populations sont très bien connues et suivies sur le long terme depuis les années 1970. Les marques sur les nageoires dorsales et leurs formes permettent des identifications individuelles, essentielles pour la compréhension du comportement social. Ce sont aussi, malheureusement, les dauphins les plus prisés dans les delphinariums, car ils peuvent survivre plus longtemps que les autres à ce milieu de vie artificiel.

Cycle de vie
Les dauphins vivent en moyenne de 40 ans à 50 ans. Les femelles peuvent dépasser la soixantaine
Leur cycle de vie est relativement lent et l’éducation de leurs petits, prolongée. Les femelles commencent à se reproduire entre 6 et 12 ans et les mâles entre 10 et 13 ans. La gestation dure 12 mois et les naissances ont lieu en été. La femelle donne normalement naissance à un seul petit, d'une longueur d'un mètre, qui restera en contact avec la mère durant environ six années, voire bien plus. Le mâle reviendra néanmoins régulièrement vers son «pod» d’origine une fois adulte et la femelle reviendra élever son propre petit auprès de sa propre mère, qu’elle quittera peu au cours de son existence. Le sevrage est complété après environ 18 mois. Il doit être complet avant la naissance d'un second petit. On remarque chez les grands dauphins l'utilisation du système de gardiennage d'enfants (babysitting). Une seule femelle surveille tous les petits pendant que les autres mères vont à la chasse. Elles se reproduisent tous les deux ou trois ans, changeant chaque fois de partenaire. Si le petit meurt à la naissance, la femelle peut se reproduire à nouveau après un an.

Comme pour tous les cétacés, le nouveau-né est capable de nager et de suivre sa mère. Dès la naissance, cette dernière le conduit jusqu'à la surface pour le faire respirer. D'autres femelles, habituellement parentes, viennent parfois aider la mère lors de cette opération. Durant la saison des amours, les mâles s'affrontent et se combattent entre eux pour l'accès aux femelles. Une hiérarchie s'établit, généralement selon la taille. Les couples se forment lorsque qu'un mâle exprime sa préférence pour une femelle en nageant à ses côtés et en restant près d'elle durant un certain temps.  Par la suite, le mâle se place devant la femelle. Il recourbe la partie postérieur de son corps, la  caresse et se frotte contre elle. L'acte sexuel est rapide, d'une durée d'environ 10 à 30 secondes, mais est répété plusieurs fois à intervalles de quelques minutes. Il se produit sous la surface de l'eau. Les dauphins nagent ventre contre ventre, la femelle tournant le dos vers le bas. Le pénis du mâle s'insère dans le vagin de la femelle.

Milieu de vie

Les delphinidés vivent dans les différentes mers et océans du globe, et le grand dauphin possède une répartition très large au sein des eaux tempérées et tropicales de l’océan Pacifique à l’Atlantique en passant l’océan Indien, la mer Méditerranée, l’Adriatique ou encore la mer Noire. Très sociaux, ils peuvent vivre au sein de communautés rassemblant un millier d’individus dans les zones pélagiques (en haute mer) du Pacifique tropical et quelques dizaines d’individus lorsqu’ils vivent plus près des côtes. La raison de ces vastes regroupements tient probablement au fait que le risque de prédation (notamment par des requins) est beaucoup plus intense en haute mer. Mais dans ces zones ils chassent aussi préférentiellement de larges bancs de poissons, un type de chasse qui nécessite une coopération entre plusieurs individus pour être effective.

Toutefois, il n'est pas rare d'observer des individus solitaires, en général des mâles. La plupart des troupeaux se forment à partir d'un groupe de femelles et de leurs petits, auquel les mâles ne se joignent que brièvement. Quelques grands dauphins vivent également en compagnie d'autres espèces de cétacés. Des études effectuées par R. S. Wells à Sarasota (Floride) et par Smolker dans la baie Shark (Australie), ont démontré que les femelles forment des alliances, soit directement, soit à travers des associations mutuelles dans une structure sociale nommée « fission-fusion » par Conner et Wells. La composition des groupes pour lesquels les associations sont les plus fortes peut demeurer stable durant des années. Ces groupes ne se limitent pas nécessairement à une seule lignée matriarcale. Les femelles forment ces alliances principalement pour protéger leurs petits des prédateurs ou d'autres dauphins

Les mâles forment généralement des associations durables de deux ou trois individus pendant plusieurs dizaines d'années. Les membres de ces groupes de mâles parviennent à synchroniser certains de leurs  comportements, comme la respiration, les sauts et le saut avec redressement (breaching), c'est-à-dire s'élancer, tête première, hors de l'eau et retomber en éclaboussant. Les mâles dans une alliance ne sont pas parents, mais amis. La composition d'alliance facilite la recherche de femelles pour l'accouplement. Lorsqu'une femelle en chaleur est repérée, les mâles l'entourent et la suivent. Les cas d'agressions ne sont pas rares, lors de ces confrontations. Ces « alliances » peuvent parfois s'unir entre elles pour former des « super-alliances », ou des « alliances de deuxième ordre », voire même de « troisième ordre» avec comme objectif principal d'avoir accès à des femelles suivies par un autre groupe de mâles.

Les grands dauphins accomplissent hors de l'eau des acrobaties dont la signification ou l'utilité n'est pas clairement connue. 

Les grands dauphins océaniques peuvent plonger jusqu'à 200 m de profondeur et demeurer sous l'eau jusqu'à 15 minutes sans respirer, alors que ceux vivant le long des côtes descendent jusqu'à 30 m durant un maximum de 4 à 5 minutes. Ils peuvent atteindre une vitesse d'environ 30 km par heure en se propulsant grâce à un mouvement vertical des nageoires de la queue.

Ce sont des prédateurs et ils adoptent souvent des comportements agressifs, incluant des combats entre mâles pour une femelle et des attaques lors de rencontres d'odontocètes plus petits. Les Tursiops vivant le long des côtes de l'Écosse et de Virginie pratiquent l'infanticide.
 

Régime alimentaire
Les dauphins sont carnivores et figure à leur menu essentiellement du poisson (75 % de leur régime alimentaire) tels anchois, maquereaux, sardines, mulets ou congres, et des céphalopodes tels que seiches, pieuvres et calmars (25 %).
Occasionnellement, ils consomment aussi des crevettes et de petites raies et roussettes. Ce sont des prédateurs qui ne consomment que des proies vivantes qu’ils viennent de capturer. Seuls ou en groupe, leurs techniques de chasse varient et reflètent notamment les stratégies de fuite et de camouflage de leurs proies. Afin de piéger des bancs entiers de poisson, ils coopèrent pour encercler leurs proies et les empêcher de fuir. La coopération est cruciale chez les dauphins qui s’allient parfois, comme au Brésil, avec une autre espèce pour chasser, dans ce cas précis les pêcheurs locaux et ce, depuis le milieu du 19ème siècle. Certains dauphins pratiquent également l’échouage, comme les orques sur  les côtes Patagoniennes. En groupe, ils encerclent un banc de poisson et le poussent vers une plage sableuse jusqu’à ce que ces derniers ne puissent plus échapper aux mâchoires des delphinidés. Ce comportement de chasse, le jeune dauphin l’acquiert en observant sa mère ou d’autres adultes de sa famille et comme 
les autres techniques de prédation, il nécessite un très long apprentissage. 

Mère et jeune
Le lien qui lie une mère à son jeune est extrêmement fort et les premières années, elle ne s’éloigne jamais à plus de dix mètres de son rejeton. Elle n’hésite d’ailleurs pas à modifier son régime alimentaire en supprimant notamment les céphalopodes qui nécessitent des plongées en eau profondes au cours desquelles elle est obligée d’abandonner son jeune qui n’est pas encore capable de la suivre.
Les calmars et autres poulpes sont alors remplacés par des proies de surface telles que les poissons volants. Ces années au cours desquelles les jeunes restent auprès de leur mère sont cruciales pour maîtriser les techniques de recherche de nourriture mais aussi les codes sociaux nécessaires à la vie en groupe. C’est souvent la femelle dauphin qui va inciter son adolescent à la quitter pour devenir à son tour indépendant.

Jeu
Lorsque les jeunes dauphins immatures se trouvent séparés de leur mère partie chasser, ils se regroupent et vont tisser des liens qui perdureront toute leur vie. A l’adolescence, ils passent énormément de temps ensemble, jouent et flirtent avant que mâles et femelles ne prennent leurs distances à l’âge adulte. Le dauphin est avec l’éléphant et l’hominidé l’un des rares animaux à jouer encore à l’âge adulte et ce, y compris avec d’autres espèces, comme la baleine à bosse.
Dans le même ordre d’idées, les dauphins sauvages résidant aux alentours de la Tangalooma Island Resort en Australie ont été observés en train d'offrir des cadeaux à des humains. Les dons sont constitués d'anguilles, de thons, de calmars, d'une pieuvre et d'un assortiment de nombreux autres types de poissons différents. Ces cadeaux sont en général des mets très appréciés par la plupart des cétacés, et surtout des dauphins. De tels dons semblent être devenus, au fil des années, une sorte de rituel établi, bien que peu fréquent, inscrit désormais dans la culture des dauphins de Tangalooma.
Il existe d'autres exemples où des humains ont reçu spontanément des cadeaux de ce type de la part de
dauphins
, en d'autres lieux du monde.

Certains individus pratiquent également une forme d’art très particulière et difficile à maîtriser: la sculpture de bulles, observée en bassin mais également en mer, lorsqu’ils croisent des plongeurs.

Communication et langage
Vision, toucher et ouïe constituent les piliers du système de communication des delphinidés. Seul l’odorat est très peu développé et utilisé. Très tactiles, les dauphins se frottent et se caressent souvent, transmettant quantité d’informations sur leur état émotionnel et sur leurs affinités sociales par le biais de très nombreux récepteurs sensoriels sous la peau, tout particulièrement au niveau du rostre, des yeux, de l’évent et des parties génitales. Leurs yeux comportent un tapetum lucidum, une membrane située derrière la rétine et qui fonctionne comme un réflecteur de lumière. Elle permet aux animaux qui la possèdent comme les félins, les dauphins et certains primates nocturnes et les dauphins, d’amplifier
la moindre petite source de lumière
et de très bien voir même en pleine obscurité ou dans des eaux particulièrement turbides pour les delphinidés.
Extrêmement complexe, assimilable dans sa forme à un véritable langage, la communication acoustique des dauphins est globalement composée de trois types de sons : des clics ou sons à très haute fréquence utilisés pour l’écholocation, des sifflements et des cris semblables à des aboiements. L’écholocation, qui consiste à émettre des ondes sonores à très haute fréquence et à détecter l’écho de ces sons qui rebondit sur les obstacles, est principalement utilisée pour naviguer en évitant les obstacles dans des zones à faible visibilité mais aussi pour chasser. Les clics sont émis par une compression de l’air contenu dans des poches situées sur le dessus de la tête et amplifiés par le melon, une structure adipeuse au-dessus du front.
Il apparaît aujourd’hui que ces mêmes clics pourraient permettre aux dauphins de se communiquer des images d’objets absents mais mémorisés.
La combinaison des clicks, des sifflements et des innombrables productions sonores émises par le dauphin, associée à une gestuelle très riche et à l’émission de bulles, constituerait dès lors un authentique langage articulé, susceptible de transmettre des notions abstraites.

 

Sifflements et carte d’identité sonore

Les dauphins disposent par ailleurs d’une signature sifflée individuelle c’est-à-dire un nom propre. Aussi, en enregistrant les sifflements d’individus d’une communauté qu’ils étudient, les chercheurs peuvent non seulement reconnaître quels individus dialoguent mais aussi lire les relations de parenté entre ceux-ci.
En effet, le sifflement du jeune va s’individualiser durant la première année de sa vie mais garder une structure et des motifs proches de la signature maternelle. Ces sifflements permettent aux dauphins de faire connaître leur identité mais aussi leur localisation et leur état émotionnel. Par ailleurs, les chercheurs ont observé l’existence de dialectes entre différentes populations d’une même espèce. Ainsi les dauphins vivant au large des côtes irlandaises font usage de combinaisons sonores distinctes de celles de leurs cousins gallois, méditerranéens ou australiens.



Intelligence
Les dauphins possèdent un cerveau très volumineux constitué de deux hémisphères et d’une complexité similaire à celle du cerveau humain. Il comprend notamment une aire de Broca et une aire de Wernicke, tous deux responsables du traitement du langage chez l’homme. De fait, les dauphins possèdent une très bonne mémoire et sont capables d’user de catégories mais aussi d’apprendre des langages artificiels à partir de symboles comme le démontrent plusieurs recherches en éthologie cognitive. En milieu sauvage, les dauphins, et de manière générale tous les cétacés, possèdent un système de communication extrêmement complexe, reflet de leurs capacités cognitives particulièrement exacerbées.



Utilisation d’outils
Les dauphins sont les seuls cétacés sauvages connus pour user d’outils. Les femelles de la communauté de grands dauphins de Shark Bay, en Australie, chassent en s’aidant d’une éponge naturelle qu’ils placent au bout de leur rostre. Tel un gant protecteur, cet outil leur permet de fouiller le fond marin à la recherche de proies sans se blesser. Les chercheurs ont constaté au travers d’une étude génétique que cette innovation comportementale s’était transmise de mère en fille et ce, sur plusieurs générations. Il convient dès lors de parler de tradition ou de comportement culturel pour cette utilisation d’outils, de la même manière que pour les chimpanzés ou les orangs-outans. Parce que les mâles favorisent la chasse coopérative de bancs de poissons au détriment de la fouille solitaire des fonds marins, beaucoup plus chronophage, ils
ont rarement été observés en train de manipuler cet outil.



Entraide et coopération

D’innombrables témoignages dignes de foi font état de situations où les dauphins venaient en aideaux membres de leur propre espèce mais également à d’autres cétacés ou à des humains. Il serait trop long de les énumérer mais des recherches récentes ont mis à jour dans le cerveau des Odontocètes et des Mysticètes – aussi bien que dans celui des Hominidés ou des Pachydermes – des cellules cérébrales en fuseau directement impliquées dans les comportements sociaux altruistes. 
Lire notamment : « Ethique et coopération chez les dauphins ».

Conscience de soi
Les dauphins se reconnaissent dans un miroir, comme les grands singes, les éléphants, les humains de plus d’un an et certains oiseaux, afin d’inspecter des parties de leur corps qui leur sont invisibles de prime abord. Cette capacité est intimement liée à la conscience de soi. Ils se montrent également capables d’attribuer des états mentaux aux autres et donc sujets à l’empathie
La nature même de cette conscience nous est difficilement accessible, puisqu’elle est parfaitement adaptée au milieu marin à gravité faible et à visibilité réduite – d’où la prédominance de l’audition sur tous les autres – alors que notre propre conscience est initialement conçue pour le milieu terrestre et même arboricole (usage des mains vision frontale en relief et en couleurs) 

 

A l’instar des éléphants et des humains, certaines sociétés de dauphins rendent hommage à leurs morts.

 

Des droits pour les dauphins

Le 19 février 2012, des scientifiques réunis à l'occasion d'une conférence internationale à Vancouver ont déclaré : "Les baleines et les dauphins sont si intelligents qu'ils doivent être déclarés comme étant des personnes non humaines et se voir dès lors protégés par une Déclaration des Droits"
Près de 50 chercheurs de l'Université Emory (Géorgie, USA), de l'Université Loyola Marymount (Californie, USA) ainsi que divers membres d'associations de défense de l'environnement venus du Royaume-Uni ont asséné cette assertion lors de la réunion annuelle de l'Association Américaine pour l'Avancement des Sciences
Selon eux, l'ensemble des cétacés - dauphins, marsouins, orques, baleines, etc. - sont bien plus sophistiqués au niveau intellectuel et émotionnel qu'on ne le pensait jusqu'alors. Un nombre croissant de preuves attestent que ces mammifères marins disposent d'un niveau similaire d'intelligence, de conscience de soi et de sensibilité que celui de l'être humain. 
En conséquence, ces chercheurs ont présenté à nouveau la déjà célèbre Déclaration des droits pour les cétacés, conçue le 22 mai 2011 à l’Université d’Helsinki par des experts et intellectuels internationaux. 



L'article premier de cet énoncé affirme que «chaque cétacé a le droit à la vie». 
L'article sept précise que «les droits, les libertés et les normes énoncés dans la présente déclaration doivent être protégés en vertu du droit international et national». 

Le groupe souhaite que le monde politique - qui favorise jusqu'à présent l'exploitation éhontée des baleines et dauphins à des fins lucratives, soit en les massacrant, soit en les réduisant en esclavage - se mette enfin au diapason de la science et interdise toute exploitation de ces animaux, que ce soit pour la chasse ou pour les parcs marins
 

Le Professeur Thomas White, Directeur du Centre d’Ethique et d’Affaires de l’Université de Loyola Marymount en Californie et auteur de l'ouvrage "In Defense of Dolphins : The New Moral Frontier"  a réaffirmé à la presse à l'issue de cette rencontre: 

"La complexité intellectuelle, sociale et affective des cétacés atteint un niveau tel qu'il est impossible de ne pas les considérer comme d'authentiques "personnes", au sens juridique du terme. 
Chaque individu est différent d'un autre et chacun vit dans un contexte culturel et social qui lui est propre. A ce titre, dauphins, marsouins et baleines doivent être considérés désormais comme «non utilisables» par les humains. Il est, de ce fait, éthiquement indéfendable de tuer, blesser ou de garder ces êtres en captivité pour satisfaire nos besoins, qu'ils soient économiques ou alimentaires
".


Diana Reiss est convaincue pour sa part que les dauphins possèdent des capacités intellectuelles comparables à celles des êtres humains. La chercheuse américiane déclare ainsi que nous ne devons plus nous demander “s’ils pensent”, mais “comment ils pensent. Nous devons regarder ces animaux d’une manière nouvelle, avec un nouveau respect, et leur apporter de plus en plus de protection, en termes de préservation et en termes de bien-être.  Nous devons aussi considérer le fait que nous ne sommes plus “tout en haut de l’échelle”, que nous ne sommes pas “seuls” : nous sommes
littéralement entourés d’autres “intelligences
”.

Le D Lori Marino estime pour sa part que les dauphins sont trop intelligents et sensibles à la captivité que pour faire, aujourd’hui encore, l’objet d’études scientifiques en bassin et bien entendu, que pour être utilisés à des fins récréatives. 

Pourtant, qu'il soit libre ou captif, le dauphin, en tant qu' «animal», ne dispose aujourd’hui d'aucun droit.  Il n'est qu'une "res nullius" lorsqu'il nage libre en mer, une simple ressource marine que protègent à peine quelques rares traités internationaux et lois nationales. (CITES, ACCOBAMS, CMSetc.). Jusqu’à ce jour, la Commission Baleinière Internationale se déclare non-compétente en ce qui concerne leur protection, malgré les massacres annuels de dauphins au Japon ou les tueries « traditionnelles » de globicéphales aux Iles Féroë.

Une fois captif, il se transforme en "bien mobilier" au même titre qu'une chaise ou qu'une automobile, un objet de propriété, de vente, d'achat et d'éventuelle destruction volontaire à l'occasion d'euthanasie ou d'expérience en laboratoire.   
Or, nous savons que l’enfermement et la reproduction en bassin entraînent un effondrement des codes sociaux qu’un individu entretient avec ses congénères tout au long de sa vie en liberté. Elles posent de sérieux problèmes de survie pour l’individu, en plus des graves problèmes éthiques.

De nombreux pays ont déjà renoncé aux delphinariums et autres parcs exhibant des mammifères marins dans des conditions de type carcéral pour ces animaux qui parcourent chaque jour des dizaines de kilomètres et sont rarement isolés du reste de leur groupe. La Grande-Bretagne et le Brésil n’ont plus aucun établissement de ce genre. Le Chili a interdit toute forme d’exhibition de cétacés depuis 2005, suivi par le Costa Rica puis les Antilles Néerlandaises. Haïti a libéré tous les dauphins qu’il détenait.
L’Italie a également prohibé tout programme de nage avec les dauphins captifs, pratique qui, en plus d’être éthiquement condamnable, pose de graves problèmes sanitaires de transmission de maladies et peut se révéler dangereuse pour l’homme.



Enfin, l’Inde, Chypres , la Croatie et la Slovénie ont interdit par voie légale tout delphinarium sur leur territoire. Il est temps aujourd’hui que la Belgique signe la fin de ces pratiques barbares qui brisent et disposent d’animaux sauvages hautement sensibles et intelligents pour de simples considérations économiques.

Références
http://www.dauphinlibre.be/libre.htm
http://www.dauphinlibre.be/langage.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_dauphin

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